"Je ne commémore pas Voltaire, je le lis. L'avenir de Candide, là, tout de suite, dépend de moi. Il suffit de l'appliquer à notre présent pour qu'il nous dise autre chose que le passé dans lequel on a voulu le fixer ; qu'il nous prévienne d'un avenir que nous évitons de prévoir" Phillipe Sollers.
En cette fin du XXème siècle, la lecture de Candide n'est pas seulement souhaitable, elle est salutaire. Des intégrismes de tout poil aux nationalismes de toutes les couleurs, des ravages de l'exclusion à ceux de la concussion, des maladies sexuellement transmissibles aux guerres fratricides, tous les dérèglements présents de notre planète sont ici consignés et commentés de la manière la plus impitoyable qui soit - l'humour - par l'un des esprits les plus éclairés de notre littérature... Le tout avec deux siècles d'avance. Candide est un conte, peut-être, mais un conte explosif, une farce iconoclaste où nul n'est épargné, où la politique le dispute au comique, où la B.D. émerge sous la maxime philosophique et le journal télévisé sous la réflexion géopolitique : en bref, un drôle de remue-ménage.