Victor ou les Enfants au pouvoir

Victor ou les Enfants au pouvoir

de Roger Vitrac
mise en scène Philippe Adrien

Le 12 septembre 1909, Victor Paumelle, fils "unique" à tous points de vue, tant son intelligence, son langage et sa taille sont au-dessus de son âge, fête ses neuf ans ; il est donc né avec le siècle. En 1946, à l'occasion de la reprise de la pièce, Roger Vitrac insiste sur son aspect daté : "C'est un mythe de l'enfance, habillé à la mode 1909..." A quoi il ajoute un avertissement : "Au théâtre, les gens qui essaient de faire universel trouvent toujours des limites." Nous sommes en 1998, le siècle expire et cependant je m'attacherai à suivre ces recommandations ; à l'instant je me rappelle Witkiewicz - cousin polonais de Vitrac. C'était en 1980, Roger Blin nous avait fait la grâce d'assister à une représentation de La Poule d'eau : "C'est bien de ne pas avoir raté le côté Europe centrale", me dit-il alors. Avec Victor : ne pas rater le côté 1909 ! Pourtant Victor ou les Enfants au pouvoir est bien une œuvre universelle. Universelle parce que folle. "À mordre le tapis !" L'expression est de Jacques Lacan pour Hamlet et Victor est un Hamlet du XXe siècle, un Hamlet en milieu bourgeois visité par Dada et André Breton ! Antonin Artaud fut son premier metteur en scène, pour le compte du "Théâtre Alfred Jarry" dont il définissait ainsi la vocation : " Que le spectacle soit unique, qu'il nous donne l'impression d'être aussi imprévu et aussi incapable de se répéter que n'importe quel acte de la vie. / En fait de mise en scène et de principes nous nous en remettons bravement au hasard, / le hasard notre Dieu." Mettre en scène Victor c'est une fois encore, pour moi, la chance et la joie de retrouver l'exigence et la radicalité de ceux qui au XXe siècle, sur la scène du théâtre, parièrent pour la poésie, la fantaisie et l'humour... noir, jusqu'à l'absurde. Ainsi de Victor ou les Enfants au pouvoir, une comédie vaudevillesque qui se révèle être une tragédie intime.

avec
Pierre Diot - Charles Paumelle
Patricia Franchino - Madame Ida Mortemart
Olivier Hémon - Général Lonségur
Micha Lescot - Victor
Mariamne Merlo - La bonne
Photini Papadodima - Thérèse Magneau
Emmanuel Renon - Le médecin et le musicien
Laurent Stocker - Antoine Magneau
Marie Vialle - Esther
Catherine Vinatier - Emilie Paumelle

décor Gérard Didier
costumes Cidalia da Costa et Jac Ward
lumières Lauriano de la Rosa assisté de Nadine Sarric
maquillages Bernadette Poulin
assistante à la mise en scène Laurence Renn
direction technique Martine Belloc
régie plateau Erwan
régie lumière et son Bernard Thézan, Laurent Cupif, Robin Camus

production ARRT/Philippe Adrien, les Chantiers de Blaye, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. La Compagnie ARRT est subventionnée par le Ministère de la Culture  et la Ville de Paris.
administration et tournées Marie-Noëlle Boyer, Ghyslaine Plat et Guillaume Moog.

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