Au départ, c’est l’histoire du Père Guérin qui reçoit des pressions pour ne pas témoigner contre un évêque suspecté d’avoir couvert des actes pédocriminels. Cette pièce, écrite comme un thriller, dresse le portrait d’un homme pris dans ses contradictions et qui se libère de la peur en trouvant la voie du courage. Entre la peur de l’institution et la peur existentielle, le dilemme qui taraude ce prêtre intranquille est d’autant plus profond que ce dernier est interpellé chaque dimanche dans sa paroisse par Morgan, un jeune homme en colère. La scène se transforme alors en dojo pour accueillir de véritables « duels » de conscience entre les protagonistes. Comment le dialogue et les mots permettent de dépasser le conflit entre l’aveuglement volontaire et la droiture morale ? Par le détour de la dialectique, on entrevoit un chemin de libération âpre et lumineux. Portée par cinq acteurs-samouraïs, la parole est sinueuse, aérée de silence, à la recherche de la vérité sur la nature humaine.
avec Estelle Clément-Bealem en alternance avec Laure Giappiconi (8, 9 et 11 février), Ryan Larras (8 au 16 février) en alternance avec Kadiatou Camara et Imane Doughoui (29 et 30 janvier), Pascal Cesari (24 au 29 janvier) en alternance avec Mikaël Treguer (30 janvier au 16 février), Arthur Fourcade, Marc Jeancourt régie générale et lumières Nolwenn Delcamp-Risse scénographie Anabel Strehaiano costumes Sigolène Petey administration/production Nicolas Ligeon,Samina Börner diffusion Marion Détienne – On Track – Pôle diffusion du Théâtre du Train Bleu
production Ballet Cosmique en coproduction avec Les Célestins, théâtre de Lyon, la Mouche – Saint-Genis-Laval, le Centre culturel Charlie Chaplin – Vaulx-en-Velin, le SUAC de l’université de Strasbourg avec le soutien de l’École de la Comédie de Saint-Étienne/DIÈSE# Auvergne Rhône-Alpes avec l’aide du Théâtre Gérard Philipe – CDN de Saint Denis, du Théâtre National Populaire de Villeurbanne avec l’aide à la production de la DRAC Auvergne Rhône-Alpes, de la région Auvergne Rhône-Alpes, de la ville de Lyon en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête
le texte est lauréat de l’aide à la création de textes dramatiques Artcena et des journées des auteurs de Lyon 2021 La Peur est publiée aux éditions Théâtrales.
La Peur fonctionne comme un polar. Il ne s’agit à aucun moment de s’en prendre à la religion catholique (ni à aucune autre d’ailleurs) mais de déboulonner une omerta mortifère.
L’écriture de François Hien est remarquable de clarté et de précision. En embrassant la conflictualité inhérente à ces questions brûlantes, l’auteur illumine la complexité des postures
François Hien déploie, avec une impressionnante précision et autant d’épure, la pensée de chaque protagoniste, de toutes les institutions impliquées dans les affaires sensibles, qui aiguisent son désir de théâtre.
Une vraie intrigue, digne d’un polar. La construction de la pièce est aussi astucieuse et sinueuse que les pirouettes dialectiques des deux hommes d’Eglise.
François Hien propose un texte ciselé, puissant et nuancé qui accompagne le parcours d'apaisement d'un jeune prêtre tourmenté par le remords, le doute et un amour interdit.
La direction d'acteurs, toute en nuances, de François Hien et Arthur Fourcade, est exemplaire. Il y a vraiment dans cette harmonie communale une belle intelligence de jeu.
La pièce fait appel à différents niveaux de lecture et de réflexion qui se répondent et s’imbriquent les uns dans les autres comme les pièces d’un puzzle.
[ENTRETIEN] "Au-delà du sérieux de son sujet, est aussi une véritable pièce d’acteurs, de troupe, qui ménage beaucoup de suspens et où, bizarrement, ça rit pas mal."
Sans jugement, sans a prori et avec beaucoup d’intelligence, l’auteur et metteur en scène ouvre la réflexion sur le sujet délicat de la pédocriminalité au sein de l’église catholique.
Evitant l'écueil de la satire et celui de la pièce moralisatrice, La Peur expose, aux yeux du grand public, une autre voie : le dépassement du conflit par les mots.
Comme à son habitude, François Hien livre une pièce ultra-documentée en forme de dialectique entre mensonge et vérité, dans une mise en scène toujours aussi sobre et efficace.
La qualité de la réflexion menée par François Hien l'amène à tutoyer de grands auteurs, tels Bernanos, Dostoïevski ou Claudel, qui ont écrit sur ces thèmes qui mêlent le singulier et le collectif, l'humain et le divin.