L’histoire d’une génération qui ne veut rien lâcher au risque de nécroser celle qui vient, Molière l’a génialement racontée dans L’Avare. Pièce hilarante sur un grand vice, un désir ogresque qui confine à la folie, à la tyrannie. Clément Poirée se risque à revisiter cette comédie "en mode radin" pour interroger ses résonances au temps de la décroissance, aujourd’hui où les valeurs sont renversées. Sur scène, une troupe en slip devant des étagères vides. Tout le monde est là, les interprètes mais aussi l’équipe artistique qui habituellement œuvre dans le secret des répétitions. Ils n’attendent que le public et ce qu’il voudra bien leur donner. Objets en tout genre*, vêtements, draps, livres, papiers peints, boîtes, bijoux, CD, craies, café soluble… tout est bon ! C’est grâce à votre générosité (ou malgré votre pingrerie, c’est aussi drôle) que la représentation s’inventera sous nos yeux, comme sur une place de village. Un happening chaque soir différent. Une manière d’éclairer notre rapport intime à l’avarice et de mettre à nu ce qui fait la richesse d’un spectacle : une équipe à l’unisson et un public-artiste qui apporte la pièce manquante. Un Avare à l’épreuve de ce qui fonde l’art de la représentation : le partage. Une expérience d’économie circulaire aussi puisque tous vos dons seront redistribués pour le réemploi solidaire. Alors, prodigue ou avare ? * liste à télécharger dans le module "documents"
avecJohn Arnold, Mathilde Auneveux, Pascal Cesari, Virgil Leclaire, Nelson-Rafaell Madel, Laurent Ménoret, Marie Razafindrakoto, Anne-Élodie Sorlin collaboration à la mise en scène Pauline Labib-Lamour scénographie, accessoires Erwan Creff assisté de Caroline Aouin lumières Guillaume Tesson assisté de Marine David costumes Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy et de Malaury Flamand musique, son Stéphanie Gibert assistée de Farid Laroussi maquillage, perruques Pauline Bry-Martin assistée de Sylvain Dufour régie générale, régie plateau Yan Dekel habillage Émilie Lechevalier, Solène Truong presse Pascal Zelcer
production Théâtre de la Tempête, subventionné par le ministère de la Culture et la région Ile-de-France, soutenu par la ville de Paris ; en coproduction avec le Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine et la CREA – Coopérative de Résidence pour les Écritures et les Auteurs-rices – Mont-Saint-Michel – Normandie avec le soutien du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN, de l’École de la Comédie de Saint-Étienne/DIÈSE# Auvergne Rhône-Alpes, du dispositif d’insertion de l’École du Nord et de région Ile-de-France avec l’aide de la ressourcerie La Petite Rockette
Biographies
La Presse en parle
FRANCE INTER
[À ÉCOUTER] de 23'07 à 30'07. émission Le Masque et la plume
Vous qui rêviez enfant en jouant vos histoires avec un bout de drap ou un vêtement quelconque, un objet auquel vous donniez une autre vie, qui une épée, qui un miroir, qui une couronne… Ce spectacle est pour vous !
"La vraie richesse d'un spectacle, c'est sa troupe." Vous les avez vu haranguer le public, jouer les chauffeurs de salle, le faire participer comme vous les avez vu dire le texte, le jouer. Avec talent.
Jouée avec presque rien et des costumes en train de se fabriquer en direct, L'Avare renaît, porté par de vifs jeunes comédiens, une Anne-Élodie Sorlin endiablée (Frosine) et un John Arnold qui se confond avec Harpagon.
Nul besoin à Clément Poirée de discourir sur les vertus politiques, humanistes et festives du théâtre. Il montre en faisant, et le pari de cette expérience d’économie circulaire est gagné haut la main
C’est joué juste et vif, sensible. Drôle bien sûr, aussi. Et l’on n’oublie pas de rire dans cette version un peu désordonnée, apparemment, déjantée, mais qui est d’une stricte fidélité à l’écriture de Molière.
Le texte de Molière est scrupuleusement respecté, mais il est dit avec une telle fraîcheur et tant d'incarnation qu'il semble avoir été écrit hier. On le doit à la remarquable interprétation des comédiens, tous parfaits.
La troupe est à l’aune de cette ambiance festive emmenée par une Anne-Elodie Sorlin déchainée dans le rôle de l’entremetteuse Frosine, meneuse de revue pimpante et canaille.
Avec leur gouaille, leurs facéties, leurs habits de fortune, [acteurs et actrices] inventent une forme de commedia dell'arte mêlée d'arte povera qui exalte toute la drôlerie et l'insolence de la pièce.
Avec sa capacité ingénieuse à jouir du jeu qu’il fabrique, véritable antithèse de toute radinerie, le théâtre fait entendre la langue de Molière dans son tranchant et sa vitalité.
Un avare donc pas si fou mais égoccntré et sans état d'âme… Une situation tragique, que Molière traite en comédie et que Clément Poirée accentue en faisant de chaque scène un sketch. Cela fonctionne parfaitement, le public rit à n'en plus pouvoir.
"Le spectacle est aussi et surtout détonnant, virevoltant, et totalement rendue à sa dimension comique. Très bien dirigés mais libres dans leur jeu, les comédiens sont aussi remarquables que drôles.
Clément Poirée a emporté avec lui dans cette réjouissante entreprise des comédiens et des comédiennes magnifiques… Un seul mot résumerait L’Avare de Clément Poirée : la joie.
[INTERVIEW] "C'est une pièce que je connais par cœur, je l'ai tellement vue et jouée, 360 fois avec Michel Bouquet. Nous sommes tous ce rôle, porteur de l'humanité toute entière." John Arnold
"L'équipe artistique et technqiue réalisera en direct le maquillage et les costumes des interprètes, et le décor, à partir des vêtements et objets que le public lui apportera."
[INTERVIEW] "Nous demanderons au public d’apporter des éléments pour les costumes, les lumières, la scénographie… Avec les huit interprètes, les techniciennes et techniciens construiront donc en direct des conditions de représentation qui seront différentes chaque soir." Clément Poirée